EXCELLENTE CONFÉRENCE DE PRESSE, MAIS LE PARTI "UN" FAIT FAUSSE ROUTE




Ce jour, André Mba Obame, Bruno Ben Moubamba et Chantal Myboto ont participé à une rencontre avec la communauté Gabonaise de France et via internet, avec les Gabonais du monde car cette rencontre était retransmise en direct. Il faut avouer que le débat a été à la hauteur des attentes, les membres du parti "UN" sont indéniablement talentueux et maitrisent leur sujet, le public présent a aussi été excellent dans ses questions sans langue de bois et sa volonté d'exprimer le ras le bol de tout un pays. Ce fut une discussion dans le style "town hall meeting" que seuls des gens qui maitrisent leur sujet peuvent se risquer de tenir. Je ne vois pas Ali Bongo se livrer à un tel exercice avec un public très exigeant dans ses questions. Ce fut un débat très enlevé, le genre qu'on voudrait avoir dans une démocratie. Tout ceci est bien beau, mais le malheur reste que le Gabon n'est pas une démocratie et que le débat se produisait à 5000 kms du Gabon. Cette rencontre nous a aussi permis de conclure que le parti "UN" voulait bien de l'alternance, certes, mais là où le bât blesse c'est que pour "l'UN" ce serait une alternance par les urnes; les urnes de la CENAP et de Mborantsuo. Mais "por dios" ils sont masochistes ces Gabonais! On les enfile à répétition avec des parodies électorales et que trouvent-ils comme solution? Une énième élection!

Les justifications de Moubamba, de Mba Obame et de Chantal Myboto, auraient été convaincantes dans les vraies démocraties. Quand ils disent ne pas prôner la violence, cela est vrai, personne ne la souhaiterait si les conditions avaient été différentes. Mais quand ils disent pouvoir imposer l'alternance au Gabon par une cohabitation issue des législatives, j'ai envie de leur rétorquer qu'ils n'avaient pas besoin de faire le voyage de LBV pour venir dire ça aux Gabonais de la diaspora. Placer les législatives de 2011 comme la voie de l'alternance, n'est que l'admission d'un manque d'initiative et de courage. QUAND UN PAYS EST CONFISQUÉ, ON LE LIBÈRE. LA PHILOSOPHIE C'EST POUR D'AUTRES CIRCONSTANCES. Demander aux Gabonais d'aller à une autre élection bidon est se moquer non seulement des Gabonais, mais aussi de soi même. Pour Mba Obame et Moubamba, il faut éviter à tout prix la confrontation, il faille cultiver l'apaisement à tout vent. Mais à ce prix là? En offrant aux Mborantsuo, Nzouba, et Bongo une autre occasion de se moquer du peuple?

Depuis les années 1990, la vie politique Gabonaise est rythmée par un jeu de chat et souris entre le pouvoir et l’opposition. Le pouvoir tolère une opposition souvent stridente en rhétorique et l'opposition le lui rend bien en criant beaucoup mais en se gardant bien de sérieusement inquiéter le pouvoir. Le tout se passe autour des prébendes dont l'opposition reçoit quelques miettes. C'est le peuple Gabonais qui peine à y trouver ses marques. Seulement, aujourd'hui le petit jeu, ça ne marche plus. Les choses sérieuses doivent commencer. L'excuse de la non-action est toute trouvée: "on ne de veut pas porter la responsabilité de la violence politique au Gabon", c'est justement ce genre de raisonnement qui nous a valu 40 ans de bongoïsme. Pour ce blog, le parti "UN" par les voix de Mba Obame, Moubamba et Chantal Myboto, est venu avec une proposition inadmissible et inacceptable pour la majorité des Gabonais; nous faire croire que finalement le Gabon serait en proie à des élections législatives libres et transparentes. Par quel miracle? Quand des compatriotes leur ont posé clairement cette question, nos 3 compatriotes du parti "UN" sont restés sans réponse et se sont contentés de moralisme pour justifier leur inertie. Il faut espérer que si le parti "UN" a décidé d'adopter une position accommodationiste qui en ferrait la première formation de l'opposition et érigerait ses dirigeants en hommes/femmes politiques de premier plan, avec tous les avantages, mais en jouant toujours les seconds violons à Ali Bongo et son clan, c'est bien trop peu pour la majorité des Gabonais qui se refuse d'être la caution de ces jeux d'une autre époque. Et organiser une conférence de presse demandant l'aval des Gabonais de la diaspora dans cette démarche est simplement absurde.

Alors même que le Gabon traverse une des pires crises économiques et politique de son histoire, et que les mécanismes de freins mis en place par le PDG ne laissent aucun doute sur l'issue des prochaines législatives, Mba Obame et Moubamba veulent nous demander de les rejoindre avec des slogans gratuits comme: "la politique n'est pas un sprint mais une course de font". On veut bien, mais c'est en pensant comme ça que Bongo a endormi les Gabonais et passé 40 ans au pouvoir. Non merci, il nous faut désormais des sprinters qui sachent que le moment c'est maintenant, l'avenir c'est aujourd'hui.

Si Mba Obame et ses coalisés du parti "UN" veulent faire une cohabitation avec le PDG sur le modèle Français, sur ce point il faut leur dire "bonne chance" mais nous on ne marche pas! Ce n'est pas la cohabitation qu'on veut, mais le pouvoir, maintenant et pas demain, car nous pensons que 42 ans de pouvoir pour une seule famille c'est trop, même si ce clan et la Françafrique pensent que 42 ans ce n'est pas assez.

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