ANOTHER ARTICLE OF THE NEWSPAPER MISAMU. UN AUTRE ARTICLE DU JOURNAL MISAMU

Photo: Misamu



Chronologie des faits

Par Valère Atéba


Les Gabonais ont vécu un samedi noir. Une journée cauchemardesque qui marquera à jamais l’histoire de la République gabonaise. Une tache indélébile sur le magister d’Ali Bongo. Des fétiches et des morts. Tout se résume à cela, c’est-à-dire un pouvoir qui puise sa force dans les fétiches et dans le sang. Le sang humain. On a massacré des Gabonais comme on tue des serpents, sans remords. D’une déclaration à une autre, l’opinion a suivi comment un pouvoir en mal de crédibilité a tenté de la désinformer, en avançant des thèses les plus saugrenues pour justifier sa forfaiture. Au PK 5, où notre équipe de reportage était présente, voici comment le jeune Bruno Beka Mboulou a été lâchement abattu.

Nous sommes à l’échangeur du PK 5. Il est environ 14h10mn. Une escouade de policiers au pied de guerre forme un barrage au-dessus de l’échangeur pour empêcher tout accès à Rio, le quartier voisin, lieu de la manifestation. Quelques minutes après, on entend de fortes détonations aux alentours de Rio et on aperçoit monter par endroits une épaisse fumée noire et âcre. Dans les airs sillonne un hélicoptère de l’Armée de l’air. La foule en colère, non contente d’avoir été bloquée au-dessus de l’échangeur du PK 5 décide alors d’ériger des barricades sur la voie principale en bas de l’échangeur. Jusque-là, tout se passe sans incident notable malgré l’agitation et la tension perceptibles. Les véhicules ayant emprunté ces différentes voies sont contraintes de faire demi-tour.

Soudain, un véhicule léger de marque Mercédès, immatriculé 131..à la portière était marqué MDN, ayant a son bord quatre occupants, deux devant et deux derrière, débouche a vive allure dans la direction sous l’échangeur de la Caisse-PK 5. Il fonce sur la première barricade de la petite montée Voie express- PK 5. A ce niveau, la foule, en colère, s’oppose à la levée de leur barricade. Un des éléments assis derrière le véhicule ouvre le feu sur les manifestants, un jeune manifestant tombe, mort sur coup.

Au moment de repartir sur les chapeaux de roue, le véhicule se heurte à la deuxième barricade. Quand intervient la foule, les quatre éléments descendent du véhicule et prennent la fuite en montant par la bretelle qui mène sur l’échangeur du PK 5. Le cordon de policiers qui se trouve sur l’échangeur vient à leur rescousse, en lançant des bombes lacrymogènes. Au moment où les quatre occupants de ce véhicule prenaient la fuite, le véhicule commençait à descendre en chute libre au bas de la colline. Un monsieur en civil, probablement un agent, est vite monté dans l’engin pour tirer le frein à main. La police, qui était en renfort, a profité pour dégager le véhicule en chargeant davantage la foule pour la contenir au bas de la colline.

C’est alors que la foule, constituée essentiellement de jeunes, soulève le corps inerte de son frère, la tête bousillée par la balle, le sang giclant de la tête, le pose sur le capot d’un taxi, en scandant : « ils l’ont tué, ils l’ont tué ». Ils prennent alors la direction de la Cité du 12 mars.

La foule ayant vécu ce drame, repoussée par les forces de police, se rue en réaction sur la station-service à côté de l’échangeur de la cité Mebiame, avant d’être repoussée encore par les agents de la Police nationale.

Voilà les faits tels qu’ils se sont déroulés et tels que nous les avons vécus en direct. Le reste n’est que pures spéculations et affabulations qui n’engagent que leurs auteurs.

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